VILLIERS-LE-BEL
Projet participatif sur une année / Ville de Villiers-le-Bel
8 bimeurs et bimeuses et la participation d'enfants habitant.e.s du quartier
Le projet à Villiers-le-Bel s'est construit au fur et à mesure, sur près d'une année. Une étape en amenant une autre, nous avons commencé à travailler avec les élèves de l'école de la Cerisaie et du Collège Martin Luther King, dont certains nous on suivit au fil des étape jusqu'à une exposition photo monumentale sur place !
LE SQUARE DES CLÉMATITES
6 bimeur.euse.s et la participation des élèves de CM1-CM2 de l’école de la Cerisaie et de 5e du collège Martin Luther King
septembre-octobre 2017
Invités par la ville de Villiers-le-Bel, bim se pose à la Cerisaie.
On observe, attentifs, le nouveau square, son terrain de jeux pour enfants, les grandes marches et les plus petites, les tables de pique-nique ou de ping-pong, le "city stade" et puis les passages : les traversées des habitants, les courses-poursuites des petits qui s’amusent et ceux du couloir aérien qui rythment la vie du square.
À l’ombre de la grande barre d’immeubles des Bleuets, qui nous observe elle aussi - l’air de rien - du haut de ses fenêtres, les ateliers commencent avec les élèves de l’école de la Cerisaie et du collège Martin Luther King. On se présente, on se rencontre, on échauffe ses articulations et on part ensemble à l’aventure pour deux semaines d’imaginaire, de perspectives et de précision des corps.
Au tout début, on entend retentir au loin la sonnerie de l’école… ça y est, « C’est le week-end !», le jeu peut commencer ! On attrape un avion qui passe dans le ciel et tout à coup le sol penche, on dégringole… on embarque ! Et on s’envole vers Ailleurs … mais en musique s’il vous plait ! les marches deviennent piano, les fauteuils xylophones, et les petits loups se rassemblent en meute pour mieux réinventer le lieu et le transformer en cinéma de plein air ! Pop-corn à gogo, on rit de concert devant l’écran géant et on en fait profiter le public venu en nombre.
Tout est alors possible. On rêve de plages, de canoés et les petits bimeurs sont déjà en train de nager sur le bleu du square… ou bien serait-ce le bleu du ciel ? On ne sait plus très bien dans quel sens regarder tellement le paysage a changé… Une mouette revient sans cesse, on entend son cri par-dessus le bruit des travaux et celui de la guerre imaginaire, cachée derrière les pierres - presque des tranchées - desquelles on disparaît… et on réapparaît !
On dérive au fil de l’eau sur l’étendue du "city stade", on se reflète dans son bitume, on s’y penche pour se désaltérer. Et qui a dit que le foot était un sport de garçons ? C’est en meute qu’on joue ici ! petits et plus grands, filles et garçons, on habite l’espace tout entier et on se répond d’un bout à l’autre du square en riant, préparant secrètement une invasion d’araignées imaginaires, qui, une fois le spectacle terminé, grouille encore de milles histoires à inventer…
Pas de doute… Bim est bien dans le square !
Prochain rendez-vous : en avril pour l’exposition photo in situ ! Et d’ici là, à présent que chaque élément du décor est devenu matière à rêver, les habitants de la Cerisaie n’auront de cesse de réinventer jour après jour leur quartier.
© Pauline Bayard
LA RÉSIDENCE LUCIE AUBRAC
4 bimeur.euse.s et 12 enfants habitant.e.s du quartier
avril 2018
Cette fois-ci, le collectif bim et un groupe de 12 enfants s’emparent de la résidence Lucie Aubrac dans le quartier de la Cerisaie. Certains y habitent, d’autres n’y ont jamais mis les pieds, mais on est bien décidés à s’y sentir chez nous, au moins pendant une semaine. Ensemble, nous avons mis au point un projet un peu fou : transformer la résidence Lucie Aubrac sous les yeux de ses habitants lors d’une visite guidée d’un genre nouveau.
Daouda, gardien du jour, nous ouvre les portes de sa résidence accompagné de sa collègue Eloïse. À peine la porte passée, ils nous mettent en garde : un géant dort dans le parking et tous les boutons sont truffés de pièges. Soyez sans crainte, si vous ne touchez à rien, il ne vous arrivera rien. On passe le tunnel et on arrive au jardin. Ici, on cultive le mystère pour de vrai. Il suffit d’arroser pour que ça pousse illico, on sème le minimoys dans les jonquilles, on titille les géants plantés six pieds sous terre, on chasse le lézard sur la rocaille. Si par malheur, vous croisez le monstre, prenez vos jambes à votre cou ! Heureusement, Hamza et Julien nous guident à temps vers la sortie la plus proche. Prenez l’escalier, l’ascenseur est occupé !
Le saviez vous, ici les fleurs viennent d’une autre planète et si vous leur demandez, elles se mettent à chanter, mais jamais sans leur jazz band. En avant la musique !
On accélère un peu le pas, tout le monde aux balançoires, devant la crèche !
Ici, il suffisait de demander. Ni une ni deux, on vous transforme le tout en piscine ! non, même mieux : et hop une plage, et hop le ferry, et hop les mouettes, et hop le SPLASHH !!!
Toujours sauvé au bon moment, c’est Eshalin et Joseph qui prennent la relève.
Pour clore en beauté, on vous présente le meilleur du chantier à venir. Ici, une fontaine gigantesque et ses jeux d’eau gratte-ciels, ici les appartements des stars, ici un piano, et ici une jungle équatoriale. La visite est déjà finie, mais bim revient toujours !
© Pauline Bayard
LA GRANDE EXPO
4 bimeur.euse.s, une photographe et 12 enfants habitant.e.s du quartier
mai 2018
Et nous voilà à la dernière étape de notre projet à Villiers-Le-Bel.
Cette fois-ci nous retravaillons avec la classe de primaire de la Cerisaie et surtout nous installons notre exposition in situ de grands formats pris par Pauline Bayard pendant les ateliers de septembre et octobre. Tout se passe le vendredi 4 mai.
Le matin les encolleurs arrivent et nous installons les photos. Quel choc dans le quartier !
Est-ce un dessin ? Peut-on toucher ? Comment c'est fait ? Et mais c'est Marouane ?! Et là Joséphine ! Trop de chance !
Les enfants et les adultes se pressent devant les photos pour les admirer, en discuter, en rire.
Nous avons hâte de commencer la performance, nous sentons le quartier en effervescence et les enfants impatients de commencer. C'est à 17h qu'Eloïse ouvre le bal avec les enfants, mais que se passe-t-il ? Il manque des bimeurs ! Où sont les bimeurs ? Tous se mettent à les appeler.
Noé apparaît perché sur un échafaudage, Naïla sur le haut de l'araignée, Julien à une fenêtre de l'école et Joseph de la fenêtre d'un appartement du 7ème étage d'une habitante avec qui nous avons lié amitié pendant notre travail à la Cerisaie.
Une fois la bande réunie, un jeu de balle imaginaire commence qui se transforme en une grande piscine où chaque élément du mobilier urbain à une nouvelle fonction. Puis Claire lance un cri : « La Tour Le Bel !!!!! » et tous les touristes viennent s'agglutiner et prendre des photos de cette fameuse tour qui fait la réputation de La France. Puis tous les enfants se mettent à essayer de soulever tout ce qui est fixé au sol pour finalement tenter d'ouvrir une grande barrière dans une image collective et graphique
Et c'est déjà l'heure de se quitter...
Après ce travail sur une année, les enfants, les habitants et les bimeurs ressentent un pincement au cœur de devoir se séparer, après quelques mots, rires et larmes, chacun rentre chez soi mais emprunt de cette rencontre et avec le sourire de savoir qu'un lieu peut toujours en cacher bien d'autres.